Je reprends en location une ferme d’élevage située sur la commune de La Versanne (42), avec comme activité principale l’élevage de vaches. Le but pour moi est bien d’interagir avec elles, en essayant de leur offrir les meilleures conditions de vie possibles, et pas de vendre des caissettes de viande. Cependant, pour pouvoir les nourrir (environ 14kg de foin par vache et par jour en hiver) et me nourrir (environ 700€/mois les deux premières années puis un SMIC/mois ensuite), je serai bien obligé de limiter le nombre de bêtes par hectare, tout en développant une activité économique. J’ai choisi d’orienter mon élevage vers la production de viande, pour pouvoir assurer le travail nécessaire seul, tout en conservant du temps pour d’autres activités.
La ferme se situe sur le hameau de Gouet, sur la commune de La Versanne, dans la Loire. Les terres se trouvent entre 900 et 1200m d’altitude, dans des milieux très variés.
Je reprend le flambeau à la suite de Dominique Tardy, qui élevait des brebis sur cette ferme familiale. Un grand merci à lui pour le temps et l’énergie qu’il a consacrés à la transmission ! Nous nous sommes rencontrés grâce à l’ADDEAR de la Loire.
Mon projet repose sur la vente directe en colis, pour pouvoir me dégager un revenu correct, limiter ma dépendance face à l’industrie agroalimentaire, et développer une relation de confiance avec les consommateurs, basée une alimentation de qualité.
Le bout du voyage pour les animaux d’élevage passe aujourd’hui par l’abattoir. C’est une étape bien triste, et en général peu respectueuse de l’animal. Je m’engage à travailler sur cette question centrale qu’est l’abattage pour tenter, si ce n’est d’y apporter une réponse complètement satisfaisante d’un point de vue éthique, au moins de faire en sorte que cette dernière étape soit la moins traumatisante possible pour mes bêtes.
J’ai choisi la race Aubrac, dont le berceau géographique se situe dans le Massif Central. Les vaches Aubrac sont reconnues pour leur rusticité, leur facilité de vêlage, leurs qualités maternelles et la qualité de leur viande. Et pour couronner le tout, elles ont une certaine élégance, avec leur robe fauve et leurs yeux maquillés de noirs. Merci à Marie-Claude Billy pour la transmission du troupeau !
Les vaches sont des ruminants, leur alimentation repose sur l’herbe. L’herbe et les ressources ligneuses (ronces, genêts, joncs, bruyères, feuilles d’arbres, …), consommées sur pied, sont bien moins coûteuses que le foin récolté, et bien moins encore que les céréales. Pouvoir valoriser au mieux les ressources naturelles d’une ferme permet d’apporter une alimentation diversifiée de qualité aux animaux, de réduire son temps de travail et de réduire ses charges. Comment augmenter la saison de pâturage ? Comment valoriser les ressources ligneuses, habituellement pensées comme des obstacles ? Je réfléchis avec d’autres éleveurs du Pilat sur ces questions au sein du groupe Pâtur’en Pilat, qui fait lui-même partie du réseau Pâtur’Ajuste.
Je veux que mon élevage se déroule dans les meilleures conditions possibles, et tenter de vous en apporter la garantie. Même si je pense que la vraie solution passe plutôt par une relation de confiance entre producteur et consommateur, la ferme entrera dès mon installation en conversion AB (label bio) et Nature & Progrès.
L’équipe est plutôt restreinte pour l’instant, mais elle a pour vocation de s’agrandir !